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À Auxerre, une station à hydrogène permet de faire rouler cinq bus du réseau

La station inaugurée mercredi va alimenter chaque jour plusieurs bus à hydrogène. Le prix du carburant reste néanmoins encore élevé. 

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Inauguration de la station à hydrogène AuxHyGen à Auxerre, le  octobre . (THIERRY BOULANT / FRANCE-BLEU AUXERRE)

Au lendemain de la présentation du plan France 2030, qui consacre 30 milliards d’euros aux technologies d’avenir, la ville d’Auxerre (Yonne) et EDF inaugurent mercredi 13 octobre la plus grande station de carburant à l’hydrogène de France. Elle doit alimenter des bus urbains dans un premier temps, puis permettre de remplacer les trains au diesel qui desservent l’agglomération.


Les deux pompes blanches et bleues de cette nouvelle station à hydrogène sont un peu plus hautes qu’une pompe à essence classique. Mais "c'est exactement comme sur une station diesel", assure Audran Fournet, chef de projet qui se met dans la peau d’un chauffeur de bus qui fait le plein. "Vous avez un flexible que vous venez brancher sur le bus, explique-t-il, ensuite vous vérrouillez le branchement. Vous pouvez aller vous identifier. Ce qui vous permet par la suite de lancer le remplissage en appuyant sur un simple bouton vert." 

Les pompes blanches et bleues de nouvelle station à hydrogène sont un peu plus hautes qu’une pompe à essence classique.  (GREGOIRE LECALOT / RADIO FRANCE)

Importante production journalière

A côté, des conteneurs et des réservoirs blancs constituent l’installation de production de l’hydrogène. "Là on se trouve devant le cœur même de l'électrolyseur, explique Audran Fournet, la machine dans laquelle, on va grâce à un fort courant électrique, dissocier les molécules d'eau, en hydrogène d'une côté et en oxygène de l'autre."

La station d’Auxerre aura une capacité de production d’un mégawatt. "Un mégawatt, c'est 400 kg d'hydrogène par jour, rappelle Christelle Rouillé, directrice d’Hynamics, filiale d’EDF consacrée à l’hydrogène, un bus pour circuler sur une autonomie de 300 à 500 km par jour, a besoin de 15 à 20 kg par jour." 

Un plein quotidien qui, dans l’état actuel du projet, coûtera encore cher. "L'hydrogène sort à 12 euros du kilo. L'objectif étant de le diviser par deux", poursuit Christelle Rouillé. "Je rappelle que la parité diesel-hydrogène, c'est un prix de l'hydrogène qui sort à six euros du kilo, souligne-t-elle, mais les opérateurs vont gagner en maintenance pour un bus hydrogène par rapport à un bus diesel." 

L'électrolyseur de la station au second plan pour décomposer les molécules d'eau.  (THIERRY BOULANT / FRANCE-BLEU AUXERRE)

Les progrès techniques et industriels vont faire baisser le coût de l’hydrogène mais il faudra sans doute attendre 2030 avant qu’il descende au niveau du prix du diesel. L’urgence climatique a poussé l’agglomération à participer au projet. "Le taux d'ensoleillement actuel dans notre région, c'est celui de Bordeaux, il y a 25 ans", tient à rappeller le maire LR d'Auxerre Crescent Marault tout en présentant l'un des cinq premiers bus à hydrogène du réseau. le Businova de chez Safra un fabricant français de bus à hydrogène "qui ne rejette que de l'eau," précise-t-il. 

"Si on ne fait rien, on va vraiment à la catastrophe. Donc on a vraiment une politique publique très volontariste sur le déploiement des énergies renouvelables dans l'Auxerrois."

Crescent Marault, maire LR d'Auxerre

à franceinfo

"Il faut très vite démontrer que transition écologique dans les territoires peut rîmer avec développement économique, conclut le maire. La station est fournie en électricité par le réseau, donc aussi du nucléaire. Mais l'achat de certificats de garanties lui permet tout de même d'être labellisée hydrogène vert. 

Le reportage de Grégoire Lecalot est à réécouter ici
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